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1984 – George ORWELL – Dystopie

Dernière mise à jour : 24 févr. 2022


1984 george orwell
1984

Où allons-nous ? En Angleterre


À quelle époque ? Dans le futur, en 1984, trente ans après une guerre nucléaire survenue dans les années 50, entre l’Ouest et l’Est


Venez, je vous raconte de quoi il est question :


George Orwell publie « 1984 » en 1949. Son roman se situe donc dans un futur imaginaire, une dystopie sombre et glaçante, dans laquelle les êtres humains sont surveillés et mis sous contrôle étatique jusque dans leurs demeures, de jour comme de nuit.


« Dans le dos de Winston, le télécran continue ses vocalises sur les chiffres de la fonte et le dépassement des objectifs du neuvième plan triennal. L’appareil est tout à la fois émetteur et récepteur, et le moindre son émis par Winston – à l’exception du chuchotement le plus étouffé – est enregistré ; en outre, tant qu’il reste dans le champ de la plaque de métal, il est visible en même temps qu’audible. Il n’y a bien entendu pas moyen de savoir si l’on est observé à tel ou tel moment.» (P.13)


Winston Smith, trente-neuf ans, vit en Océania, à Londres. Il travaille au « Ministère de la Vérité » où il a pour tâche de sans cesse réécrire l’Histoire à travers les archives afin de faire en sorte qu’elles correspondent à la version officielle et continuellement remodelée du parti de « Big Brother ».


« On dit que le Ministère de la Vérité comporte trois mille salles en surface et des ramifications correspondantes en sous-sol. En d’autres points de Londres se dressent trois autres édifices analogues par la forme et la dimension, si gigantesques qu’on les voit du toit de la Résidence de la Victoire. Ils hébergent les quatre ministères qui se partagent l’appareil du gouvernement : le Ministère de la Vérité, qui s’occupe de l’information, des loisirs, de l’éducation et des beaux-arts, le Ministère de la Paix, chargé de la guerre, le Ministère de l’Amour, qui fait régner la loi et l’ordre, et le Ministère de l’Abondance, qui gère les questions économiques – soit en néoparler : Minivrai, Minipaix, Miniamour et Miniplein. » (P.14-15)


Le slogan du Parti se résume à trois maximes : « Guerre est paix, Liberté est servitude, Ignorance est puissance. »


D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Winston a toujours respecté les commandements édictés par Big Brother, bien qu’il se permette quand même quelques écarts en se rendant par exemple, de temps à autre, dans les quartiers mal famés de Londres, où vivent les laissés-pour-compte, ceux qui sont encore en marge du Parti et de ses lois : « les prolétaires ».

Mais pourquoi Winston fait-il cela, alors qu’il sait pertinemment qu’il s’expose à de graves dangers ? Tous ceux qui défient le parti finissent par s’évaporer ». Tout simplement parce qu’à la différence de la majorité de ses congénères, il n’arrive pas à pratiquer « l’amnésie sélective ». Il écrit (ce qui est formellement prohibé) ses pensées cachées dans un carnet. Il risque de se retrouver traqué par « la police de la pensée », ou d’être dénoncé par un collègue, un voisin, un passant, un enfant.


« — Haut les mains ! hurle une voix sauvage. Un beau petit dur de neuf ans vient de jaillir derrière la table et le menace d’un pistolet automatique factice tandis que sa petite sœur, qui peut avoir deux ans de moins que lui, imite son geste avec un bout de bois. Tous deux portent le short bleu, la chemisette grise et le foulard rouge des Espions.» (P.35)


À mon humble avis :


« 1984 » est incontestablement le roman qui a fait le succès de George Orwell et qui a permis à l’auteur britannique de traverser les décennies. C’est certainement l’un des ouvrages les plus lus du XXème siècle. Alors, me direz-vous, pourquoi continuer de le lire ? Tout simplement parce que « 1984 » ne sera, selon moi, jamais désuet. Tout nous parle dans ce roman, même en 2021, plus encore en 2021, ai-je envie de souligner. C’est un univers sombre, angoissant, un futur où la menace d’un état totalitaire règne en maitre absolu, et ce, jusqu’à effacer la mémoire des gens à travers un endoctrinement pernicieux. Un monde où l’accès aux livres n’est pas permis. Un monde où tout est lissé, supprimé, jusqu’à la langue, « la novlangue (ou le néoparler) », une épuration syntaxique et lexicale de la langue afin que celle-ci ne rende plus possible l’expression vraie des idées et des émotions.


Ai-je aimé ce livre ? Non. J’ai même eu du mal à trouver le sommeil, une fois que je l’ai eu achevé. Avais-je la nécessité de le lire ? Oui.


Ce qui fait la différence :


Tout ! Avec « 1984 », nous sommes immergés dans un monde abyssal où aucune porte de sortie ne semble se profiler, un lavage de cerveaux dans lequel « la guerre devient un processus continu ».


« La pression de la réalité ne se fait sentir que dans les besoins de la vie quotidienne, boire et manger, avoir un toit au-dessus de la tête, des habits sur le dos […]. Coupé de tout contact avec le monde extérieur comme avec le passé, le citoyen de l’Océanie est un peu dans la situation d’un homme perdu dans les espaces interstellaires, incapable de savoir où est le haut et où est le bas. Les gouvernants de ce type d’État détiennent un pouvoir plus absolu que celui des Pharaons et des Césars. […] Par conséquent, la guerre, si on la juge à l’aune des conflits du passé, est une imposture. » (P. 248-249)


Pourtant, notre héro ne se résigne pas pour autant. Sa rencontre avec Julia, dont il tombe amoureux, et leurs échappées belles, loin de la capitale, vont donner à Winston l’impulsion de s’engager dans la résistance, appelée « fraternité » et commandée par un certain « Emmanuel Goldstein ».


Ce qui m’a également frappé (avec beaucoup de violence intellectuelle, je l’avoue !), c’est le fait que l’Etat de Big Brother vole littéralement aux parents leur rôle d’éducateurs et de guides auprès de leurs enfants.


« Faute d’avoir pu abolir la famille, on encourage même les gens à aimer leurs enfants, un peu à l’ancienne, en quelque sorte. En revanche, les enfants sont systématiquement dressés contre leurs parents, qu’on leur apprend à espionner pour dénoncer leurs déviances le cas échéant. C’est ainsi que la famille est devenue de facto une extension de la Mentopolice. Le dispositif permet de cerner tout un chacun nuit et jour, et ce par des informateurs qui sont des intimes. » (P. 169)


Un conseil, plongez dans le futur dystopique de « 1984 » pour mieux comprendre le présent actuel !

J'ai également chroniqué l'autre roman succès de George Orwell, "La ferme est animaux", et je vous invite à le découvrir sur mon site.


400 pages / Mai 2020 / Nouvelle édition chez Folio


Retrouvez aussi la chronique du roman d'Aldous Huxley : Le meilleur des mondes et celle d'Eugène Zamiatine avec Nous (Autres).


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