Bonjour Bernard. Tout d’abord, je te remercie d’avoir accepté de participer à cette interview. Aujourd’hui, tu vas nous parler de ton métier, en relation directe avec le monde du sport et celui des arts martiaux. C’est parti !
Depuis combien d’années exerces-tu ton métier de coach sportif à Dakar ?
̶ Cela a fait quatre ans en février dernier.
As-tu enseigné ailleurs dans le passé ?
̶ Oui, je donne des cours depuis l’âge de 19 ans : au Guatemala, au Pakistan, en Chine et maintenant ici, au Sénégal. Cela fera bientôt vingt ans.
Lorsque l’on consulte ta page Facebook professionnelle, on découvre que de nombreux textes sont rédigés en anglais. Maîtrises-tu cette langue ?
̶ J’ai la chance d’être trilingue ! Je parle anglais, français et espagnol couramment. Je me débrouille aussi dans d’autres langues : le chinois, le portugais, l’italien…
À quand remonte ta passion pour le sport et les arts martiaux ?
̶ À mes huit ans, grâce à mon père. Il avait lui-même deux ceintures noires et fut un champion de natation.
Quels sont les arts martiaux que tu pratiques et que tu transmets ?
̶ En ce qui concerne les arts traditionnels, je pratique assidument le Tae Kwon Do, le Qi gong et différents styles de Kung fu, par exemple le Yue Jia Quan qui est du « close combat » (combat au corps à corps). Je suis un enseignant certifié dans les trois disciplines dans lesquelles j’ai obtenu les plus hautes distinctions. Dans les pratiques physiques modernes, je pratique la callisthénie, le power-lifting (force athlétique) et le MMA (Mixed Martial Arts).
Pourquoi avoir choisi ceux-là plutôt que d’autres ?
̶ C’est dans ces arts que je m’épanouis. Ils correspondent à ma philosophie de vie et contribuent à mon équilibre physiologique et mental. Ils me maintiennent aiguisé, résilient, de bonne humeur, en bonne santé ! Ils ont fortifié non seulement mon corps, mais ma connaissance de moi-même, ma sérénité. Ils m’ont apporté une énergie et une discipline qui me libèrent spirituellement.
Participes-tu à des compétitions à titre personnel, à travers le monde ?
̶ J’ai remporté de nombreux championnats à un niveau international, toutefois j’ai dû arrêter de combattre après un accident à la cheville en 2008. J’ai continué les chorégraphies martiales jusqu’en 2014, année où j’ai quitté la Chine pour venir vivre au Sénégal.
Tu as également des certifications en acuponcture et en herbologie. En quoi ces compétences ont-elles une relation directe ou indirecte avec les sports de combat ?
̶ Le Qi gong est une pratique très répandue en Chine, le concept de « Qi » constituant le fondement de la médecine traditionnelle chinoise. On malmène souvent son corps à l’entraînement comme au travail, physiquement ou mentalement ; par conséquent le fait de l’entretenir et d’en prendre soin est crucial pour assurer le bien-être, la régénération métabolique et la longévité (la longévité chère aux taoïstes). Ainsi, la pratique des sports de combat et la médecine traditionnelle - acupuncture et l’herbologie (qu’on nomme également phytologie) - sont intimement mêlées : c’est bien souvent en temps de guerre que les sciences médicales ont connu leurs plus grandes avancées.
S’entraîner à tes côtés se résume-t-il à entretenir sa forme physique, perdre du poids, ou inclus-tu d’autres procédés dans ton programme sportif de suivi personnalisé ?
̶ Chaque personne est différente. Le surpoids n’est qu’un symptôme parmi d’autres. Mon travail est un travail sur mesure. Il faut d’abord identifier les faiblesses et les handicaps bien sûr pour les corriger, mais ensuite aller bien au-delà : amener chaque individu au maximum de son potentiel physique et mental. J’attache une importance toute particulière à l’amélioration de la structure intégrale. Il s’agit de calibrer les déséquilibres musculaires, d’aligner la structure posturale, d’accentuer le rang de mobilité articulaire, d’étendre son potentiel respiratoire et de maîtriser son corset abdominal afin de synchroniser les processus métaboliques.
Comprenons bien qu’on touche là à un mode de vie et pas seulement à un programme sportif de remise en forme. On ne prend vraiment le contrôle de soi, de ses sens, qu’en développant un langage intuitif intérieur. En améliorant nos vies au quotidien, on active un ralentissement du vieillissement qui mène à une réelle qualité de vie.
Est-ce que tout le monde peut s’inscrire à tes cours ? Il y a-t-il des personnes pour qui ton type d’entraînement n’est pas recommandé ? Les personnes cardiaques par exemple, les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes ?
̶ Toute personne, quel que soit son âge ou sa condition physique, peut pratiquer : mon enseignement est adapté. Les experts en santé recommandent l’activité physique, et bien souvent, des kinésithérapeutes, des ostéopathes, des nutritionnistes, des médecins m’ont envoyé des patients, parfois des cas délicats.
Entraînes-tu plutôt des hommes ou des femmes ? Pourquoi, à ton avis ?
̶ Pas plus les uns que les autres. J’entraîne les deux. L’intérêt est partagé.
Combien de temps dure en moyenne une session sportive ?
̶ C’est une heure en moyenne. En cours collectif, c’est plutôt une heure trente, voire deux heures.
Opères-tu également un travail au niveau des énergies de la personne lorsque tu l’entraînes ? Un rééquilibrage ou quelque chose qui s’y apparente ?
̶ À un degré avancé, la pratique du Qi gong active un flux énergétique qui, quoique subtil, est perceptible dans le corps ; il régule de façon extraordinaire les processus physiologiques. On peut considérer le Qi gong comme un exercice méditatif, certes, mais ce n’est pas que de la méditation. Je vais prendre un exemple : lorsqu’on conduit une voiture, il arrive un moment où l’on ne pense plus qu’on passe les vitesses ou qu’on débraye, cela devient automatique, et l’on peut alors ressentir la vitesse, profiter du panorama, ne faire plus qu’un avec la voiture. De la même façon, en Qi gong on se connecte avec soi-même et avec son environnement, et on pratique une gymnastique médicale préventive.
Utiles-tu la méthode du « mindfulness » (l’instant présent) et de la respiration contrôlée ?
̶ La pleine conscience, ou « Mindfulness » est essentielle dans le déplacement du Qi. Lorsqu’on pratique des postures isométriques parfois intenses, un état modifié de conscience est tout à fait nécessaire pour faire face à des réponses physiologiques qui sans cela pourraient susciter des courbatures ou des désagréments liés au manque d’endurance. De la même façon, la respiration est primordiale, car elle permet de réguler toutes ces réactions et elle guide la concentration et l’état méditatif.
Bernard, je te remercie grandement d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et d’avoir partagé avec nous, à travers cette interview, la passion de ton métier.
Pour contacter Bernard de PREMONVILLE :
Tel : +221 78 206 70 19 / Quartier des Mamelles - Dakar
E-mail : bernard@zenmartialtraining.com
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Crédit photos : Bernard de Prémonville
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