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Interview Guillaume BASSINET : photographe professionnel au Sénégal

Dernière mise à jour : 21 févr. 2022

Bonjour Guillaume. Je te remercie d’avoir accepté de répondre à mes questions. Aujourd’hui, tu vas nous parler de ta passion, qui est également ton métier depuis de nombreuses années, à savoir la photographie. C’est parti !


interview guillaume bassinet dakar
Guillaume Bassinet, photographe professionnel au Sénégal

Peux-tu te présenter aux lectrices et lecteurs, s’il te plait ?


̶ Bonjour, je suis Guillaume BASSINET, Français et quarteron… ( il y a de la France et du Sénégal, entre autres, dans le mélange)


Depuis combien d’années vis-tu au Sénégal ?


̶ Je me suis arrivé au Sénégal en 2012 (sans savoir que j’y resterais finalement) mais je triche ayant eu de la famille ici, je viens régulièrement depuis tout jeune.


Comment t’est venue la passion pour la photographie ?


̶ En fait, mon histoire avec la photographie est plutôt venue d’un besoin : pendant des années, j’ai organisé beaucoup de soirées, j’étais DJ, je développais des projets… mais je n’avais pas de souvenirs autres que dans ma tête, et je me suis rendu compte que j’oubliais, la mémoire m’a fait défaut. C’est pourquoi j’ai acheté mon premier appareil.


Martine Franck, photographe professionnelle (Agence Magnum), écrivait ceci au sujet de la photographie : « Une photographie, c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas. » Qu’en penses-tu ?


̶ « Tempus fugit », ce qui est passé appartient au passé. Donc c’est une vérité universelle. La beauté de l’action photographique est de figer ce temps-là.


As-tu fait des études ou des formations dans ce sens ?


̶ Aucune formation.


Plutôt numérique ou plutôt argentique ? Pourquoi ?


̶ Les deux !!! Ce débat est clos depuis quelques années. Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’on fait de l’argentique pour la beauté du geste, j’en fais encore ici à Dakar. Mais cela coute cher. Les traitements numériques existant aujourd’hui, ainsi que les méthodes d’impression sont largement équivalentes en qualité, et souvent bien plus pratiques et moins onéreuses en numérique.


Quels sont les photographes professionnels que tu considères comme des références ?


̶ William Klein, Brassaï, Herwitt, Doisneau, Reza, Salgado, Martin Parr, Marie Laure de Decker, David Lachapelle, Christine Spengler…


En tant que photographe freelance professionnel, quels sont, selon toi, les avantages et les inconvénients de ta profession ?


̶ Alors coté avantage, c’est le plus beau métier du monde, si on a le bon réseau, on peut voir les gens de ce monde, quelque soit leur niveau social, on découvre toutes les strates des sociétés, on peut y voir la haine, la laideur jusqu’à la beauté et la gentillesse, et en cela c’est le meilleur métier du monde, selon moi.


Côté inconvénients ? Le nerf de la guerre, toujours, on ne sait jamais si le mois prochain nous aurons du travail. La reconnaissance du travail aussi, pour beaucoup il s’agit ni plus ni moins que d’appuyer sur un bouton, c’est l’appareil qui fait les photos et non la personne – et bien sûr en découle les prix proposés pour effectuer les différents travaux proposés. De moins en moins de personnes prennent en considération le côté technique ainsi que la connaissance iconographique, en composition ou dans l’histoire, qui rendent une image plus impactante qu’une autre.


À ton avis, les photographes africains ont-ils la place qu’ils méritent sur la scène internationale ?


̶ C’est une réponse encyclopédique qu’il faudrait ici. En tous cas, de plus en plus de photographes africains prennent la place qui leur revient et cela fait plaisir à voir.


Quel est l’impact que la crise sanitaire actuelle a eu sur ta profession ?


̶ Ces dernières années, j’ai été majoritairement photographe de mariages, de gros mariages. Impact total, mais quand on tombe, il ne reste qu’à rebondir :)


Un petit mot maintenant sur les droits d’auteur en photographie (ou le fameux « crédit photo »), une notion relativement abstraite chez beaucoup d’internautes... Je te laisse la parole sur le sujet, car son non-respect nuit considérablement à ta profession. On est d’accord ?


̶ Il s’agit ici d’un vaste sujet, très épineux, et que je pointe du doigt sur la cause de la tardive reconnaissance des photographes africains !!!! Et beaucoup d’autres. La loi, notamment internationale relative aux droits d’auteurs n’est pas connu, pas reconnue, et pour beaucoup, elle sert (pardonnez-moi du terme) de papier chiotte. Nos sociétés nous apprennent hélas peu, voir pas, à reconnaitre les métiers dont nous avons besoin pour avancer et cela s’est vu lors la crise sanitaire avec les éboueurs et personnels de santé et autres.


Ce monde manque de reconnaissance, donc les photographes c’est un peu le cadet de leurs soucis (en presse, illustration …). Nous ne sommes que des activateurs de rideaux.


Que préfères-tu photographier ? Pourquoi ?


̶ Pas de préférence, chaque photographie est un instant que l’on enregistre, un défi d’avoir exactement ce que l’on a en tête, une beauté à sublimer ou une détresse à faire hurler.


Si tu devais définir l’art de la photographie avec tes propres mots, comment l’exprimais-tu ?


̶ Un artiste est avant tout un technicien, qui connait ses outils. Le reste n’est que travail. Remettre l’ouvrage à l’établi, recommencer et réussir.


T’arrive-t-il de faire des expositions photo ? Si oui, où ça et sur quelles thématiques ?


̶ Non, jamais d’expositions, il y a assez de personnes qui en font.


Sur quelle citation souhaites-tu laisser les lectrices et les lecteurs ?


̶ La photographie faisant excellence de la patience, voici un proverbe de Remy Donnadieu :

« Le photographe doit avoir l’art de saisir la seconde décisive, mais surtout de l’anticiper. »

Guillaume, je te remercie d’avoir répondu à mes questions et je te souhaite beaucoup d’épanouissement et de réussite dans ta profession.


Pour contacter Guillaume Bassinet, photographe professionnel :


Téléphone : +221 77 859 08 34

Sur Facebook et sur Instagram

Crédit photo : Guillaume Bassinet Photography


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