top of page

Je parle, tu écoutes, il comprend !


Volet méthodologie (public : ados et adultes)


Objectif : les clés d’une prise de parole réussie

ÉTAPE 1 : Avoir une bonne respiration à l’oral, ça se prépare

Pour le commun des mortels, respirer est un automatisme. C’est quelque chose que nous savons tous faire depuis notre naissance (heureusement !). Alors beaucoup rigolent lorsque l’on essaye de leur expliquer que l’un des points essentiels d’une présentation orale, c’est de savoir respirer correctement. Pourtant, une fois à l’oral, face à un public ou à une caméra, certains semblent oublier ce réflexe…


La difficulté à inspirer et à expirer de manière naturelle pendant une prise de parole se traduit automatiquement par du stress supplémentaire qui devient difficile à contrôler. Heureusement, il est possible de travailler sa respiration pour un discours, une évaluation orale, un live ou une vidéo à réaliser.


D’une certaine manière, il est rassurant de savoir que les trois quarts des gens respirent mal et sont stressés pendant un oral (sadique et rassurant !) parce qu’ils commettent une erreur : celle de prendre une énorme inspiration avant de se mettre à parler (vous n’êtes pas dans le Grand Bleu). Une fois cette masse d’air emmagasinée dans les poumons, les locuteurs ont tendance à retenir leur respiration au fil de leurs phrases. Du coup, leur discours se déroule en apnée et, irrévocablement, ils finissent par manquer d’air pour s’exprimer librement. Résultat : ils perdent rapidement le fil et ne maîtrisent plus leur anxiété qui, peu à peu, prend le dessus.


Comment s’y prendre, alors, pour éviter d’étouffer à l’oral ?

Il faut savoir que la bonne respiration (celle qui est bénéfique pour notre corps et notre mental) vient du ventre (oui, oui, du ventre, aussi appelé le deuxième cerveau, mais ça, c’est une autre histoire). Au lieu d’inspirer avant de parler, il faut faire confiance à l’air qu’il y a dans notre ventre. Ainsi, on évite les réserves d’oxygène inutiles et on bénéficie d’une bonne expiration tout au long de la phrase que l’on prononce.


L’idée consiste donc à se retrouver avec de petites phrases, rythmées par de courtes pauses qui permettent d’inspirer. Souvenons-nous que les longues phrases conduisent l’orateur à arriver à court d’oxygène. Alors, évidemment, pour qu’une bonne respiration à l’oral devienne naturelle, il faut s’entraîner régulièrement avant le passage à l’oral. Et pour vous entraîner à respirer correctement, je vous propose de regarder cette courte vidéo et de faire les exercices de Tai Chi qui y sont proposés.

ÉTAPE 2 : Poser sa voix lorsque l’on s’exprime à l’oral

La voix se pose lorsque l’on se pose, c’est presque mathématique. Ce qui est important c’est de ne pas chercher à isoler sa voix de soi (comme une entité annexe – « démon, sors de ce corps ! »- Non, je rigole !), ou du contexte que l’on est en train de vivre. De manière générale, notre voix représente notre vibration, notre personne, notre personnalité. Souvenez-vous lorsque la méchante sorcière Ursula vole la voix d’Arielle pour que le beau prince ne la reconnaisse pas avant la fin du troisième jour. Ursula usurpe la voix de la Petite Sirène et par la même occasion, son identité.


Bref, lorsque la voix n’est pas posée, c’est souvent lié à plusieurs facteurs comme : un manque de confiance en soi (la timidité), une mauvaise posture physique ou une trop faible gestion de la pression (le stress).

Je vous propose un petit exercice pour vous aider à placer votre voix : vous inspirez et vous expirez. Ensuite, vous choisissez un air musical et vous fredonnez l’air de la chanson sur l’expiration.


Ceci est un autre exercice pour vous apprendre à projeter votre voix : dans un premier temps, vous allez articuler en prononçant des phrases comme « Ma mémoire me ment manifestement » ou encore « mille millions de magnifiques moments ». Ensuite, vous allez faire vibrer les sons graves (« a », « o », « u »). Enfin, vous allez viser un point et vous allez chercher à l’atteindre avec votre voix (comme si vous projetiez avec votre voix quelque chose à l’autre bout de la pièce).


Et maintenant, voici un petit exercice pour apprendre à nuancer votre voix : faîtes la lecture d’un texte littéraire en crescendo (en commençant très bas, puis en montant au fur et à mesure le son de votre voix) et en decrescendo. Dîtes-vous que le ridicule ne tue pas et que ces exercices sont excellents pour travailler votre voix.


Comment connaitre sa voix ?

Il est question ici de savoir quel est votre « médium », c’est-à-dire la hauteur du son à laquelle vous êtes à l’aise (qui ne vous fatigue pas). Vous pouvez vous tester en chantant par exemple. Vous trouverez ainsi « l’endroit » où votre voix se sent bien. Retenez également qu’affirmer une idée avec un ton descendant (qui descend) permet d’attirer à soi de l’autorité et de l’écoute ; le contraire, à savoir un ton ascendant (qui monte), donne une impression de manque de confiance en soi.


Ensuite, il faut vous écouter (même si vous n’aimez pas forcément cela) en vous enregistrant avec votre téléphone ou un dictaphone, par exemple. Souvent, on est surpris, car non habitué(e) à entendre notre voix de la sorte (car on l’écoute au quotidien avec notre oreille interne). Il est nécessaire de s’habituer à ce processus qui, avec l’entrainement, devient normal.

Il faut tester ses limites (sans crier ou se faire mal) en mettant de l’intensité dans sa voix, essayer de chanter plus fort que l’on ne le fait en général.

Ainsi, vous allez découvrir le potentiel de votre voix. – Vous trouverez votre voie, jeune Obi-Wan !

Pendant votre passage à l’oral, il faut aussi vous intéresser à « votre verticalité », c’est-à-dire à la manière dont vous devez vous tenir (debout) lorsque vous vous exprimez à l’oral. Vos pieds doivent être bien droits (mais pas raidis) pour éviter que vous vous dandiniez de l’un à l’autre ; votre colonne vertébrale doit également être bien verticale. Ainsi, vous pourrez mieux respirer (utilisez les conseils donnés dans l’étape 1). Ensuite, vous allez pouvoir faire jouer « votre colonne d’air » entre votre respiration équilibrée et votre voix (la parole). Enfin, vous allez équilibrer votre souffle, nécessaire pour que votre voix ne soit ni trop forte, ni trop basse. Vous devrez également veiller à bien articuler vos mots pour être compréhensible et avoir un impact positif sur votre interlocuteur.


Une précision, pendant qu’on y est, une voix juste est une voix qui est équilibrée, sans forcer. Une voix décalée est une voix trop forte ou trop basse.


ETAPE 3 : L’art de bien parler

Ici, nous allons voir ensemble comment devenir un(e) parfait(e) orateur/trice grâce à une excellente communication orale.


Souvenez-vous, la confiance en soi passe par l’estime de soi (et là je ne résiste pas à l’idée de partager avec vous cette vidéo réalisée par la Team de « Et tout le monde s’en fout »). C’est le moteur de votre éloquence. C’est elle qui vous évite de parler trop bas ou de mâcher vos mots, de bafouiller ou de vous arrêter en plein milieu d’une phrase.


Prenons également en considération le fait que vous ne pouvez pas changer votre voix (le timbre de notre voix est déterminé par la longueur et la hauteur de nos cordes vocales), il faut donc apprendre à la connaitre, à la travailler et à l’apprécier à sa juste valeur.

On va voir maintenant comment améliorer votre éloquence, c’est-à-dire l’art de bien parler. Ceci comprend plusieurs facteurs comme l’articulation, le volume de votre voix, votre débit de paroles, ou encore la tonalité de votre voix.


L’articulation (vue plus haut) est essentielle, car elle rend votre intervention orale plus claire et plus agréable à écouter. Cela vous permet de bien vous faire comprendre immédiatement, sans avoir besoin de vous répéter.


Voici un exercice à faire pour travailler l’articulation : tenez un crayon entre vos dents et lisez un texte. C’est un exercice très efficace qui vous oblige à décomposer chaque syllabe distinctement. Et pour l’anecdote, la légende raconte que Démosthène l’Athénien s’entraînait avec des cailloux dans la bouche avant un discours… Évitez les cailloux quand même, on ne sait jamais !

La gestion de la voix se résume à quelques points essentiels qui sont : le volume de notre voix (trouver le juste milieu), la tonalité de notre voix (les tons graves sont toujours plus agréables à écouter que les tons aigus), et enfin le rythme (veillez à ne pas aller trop vite, car c’est ce que l’on a tendance à faire lorsque l’on est stressé, ni trop lentement sous peine de perdre l’attention de ceux qui vous écoutent).


Vous penserez également à éviter les pauses sonores non essentielles et involontaires comme les « heu » ou les tics répétitifs, ou encore le fait de répéter trop souvent des expressions comme « donc, alors ».


Il faut aussi penser à accélérer sur les passages moins importants et à ralentir sur les passages importants ainsi qu’à accentuer les « mots clé » de vos phrases.

L’autre atout d’une présentation orale réussie c’est de savoir varier pour casser avec la monotonie, pour réagir comme il se doit en fonction de la situation et pour montrer que l’on est capable de s’adapter à son interlocuteur. En variant ces trois paramètres, vous augmenterez votre éloquence.


Lorsque l’on parle d’éloquence, on différencie la forme et le fond. Pourtant les deux sont extrêmement liés. En effet, plus on connait son sujet en l’ayant étudié avec minutie avant, plus on est à l’aise à l’oral, car on le maîtrise et on a réussi à dépasser l’appréhension.

De plus, une touche d’humour subtil (j’ai bien dit « subtil ») permet d’introduire une dynamique appréciée, en règle générale. Vos phrases doivent être courtes et claires. Vous devez penser à y supprimer le superflu et à savoir aller à l’essentiel tout en usant d’un vocabulaire précis et maîtrisé. (le blablabla, on l’entend assez à la télé ; sachez vous démarquer du reste ; soyez la différence, celui ou celle que l’on a envie d’écouter !)


Et la prestance dans tout cela ?

Lorsque l’on manque de confiance en soi, on est trahi par son regard (fuyant, la plupart du temps ou dirigé vers les pieds). Or, il est nécessaire de regarder son public lorsque l’on s’exprime à l’oral, ou devant une caméra si vous devez filmer votre prise de parole en vidéo ou en live.


Maintenant, parlons de la posture : vous devez vous tenir droit et ne pas gigoter comme un vers au bout d’une canne à pêche. Pensez à soigner votre gestuelle en évitant les mouvements parasites comme celui de jouer avec une mèche de cheveux ou de vous mordiller la lèvre inférieure. Ces gestes distraient et dérangent vos interlocuteurs. Si vous ne voyez pas comment les faire disparaitre, vous pouvez les remplacer par des gestes accompagnant ou dynamisant votre discours comme le fait de pointer le doigt vers votre présentation PowerPoint ou un objet, pour appuyer sur un élément essentiel de votre présentation. Par contre, impossible (n’y pensez même pas !) de laisser vos mains dans vos poches car votre attitude serait perçue comme cavalière.


Qu’on le veuille ou pas, l’apparence physique doit être soignée ; il n’est pas question ici de participer à un défilé de mode, mais d’être propre et soigné sur soi. Avoir de la classe et de la prestance sans être blingbling (à moins que ce soit ce que l’on attend de vous).


Savoir s’adapter à son public :

On ne s’adresse pas à ses potes comme on s’adresse à un jury devant lequel on défend sa soutenance, son Grand Oral ou son discours d’éloquence. Idem si vous présentez le dernier produit de votre marque ou le dernier roman que vous venez d’écrire. Le vocabulaire choisi doit être en adéquation avec le public, sous peine de passer complètement à côté de ce qui est demandé.

Vous devez aussi savoir prendre en considération les réactions du public. Le jour J, vous ne serez pas tout(e) seul(e), dans votre bulle, en plein milieu du Sahara… Vous aurez des gens en face de vous (ou qui vont visionner votre vidéo par la suite) avec lesquels vous devrez interagir, aussi bien avec votre voix qu’avec les expressions de votre corps et de votre visage.

Sur le temple de Delphes, les disciples de Socrate ont écrit : « Connais-toi toi-même ». Sous-entendu que c’est en se connaissant et en cherchant en soi que l’homme peut trouver la sagesse. Apprenez à vous connaitre et à identifier vos micros expressions dont vous n’avez pas forcément conscience. Demandez à vos amis, à votre famille de vous aider à les identifier, filmez-vous plusieurs fois pour vous entraîner à mieux les repérer et si l’envie vous en dit, faites un tour vers ce lien.


C’est ainsi que vous pourrez constater vos avancées et vos améliorations, et par la même occasion, travailler positivement votre estime de vous-même !


Courage et que votre prestation orale conquiert votre public !


Béatrice Bernier-Barbé, médiatrice.


Crédit photo: Pixabay et images Google.


Posts récents

Voir tout
Post: Blog2 Post
bottom of page