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ASHANTI le maître des Bois Sacrés – Marie-Christine BONI – Roman

Dernière mise à jour : 21 févr. 2022



Où allons-nous ? Au cœur de l’empire Ashanti, dans le Ghana actuel


À quelle époque ? De 1677 à nos jours


Venez, je vous raconte de quoi il est question :


Marie-Christine Boni nous ramène au XVIIème siècle, au cœur de l’empire Ashanti et de ses Cinq Personnes ou « Amantouo », les cinq provinces supérieures de l’Ashanti, à savoir : Mampong, Kokofou, Nsouta, Békoué et Juabène.


« Fuyant devant la progression tyrannique de l’Islam, du 12ème au 16ème siècle, les peuples animistes communément appelés « Akans » occupèrent peu à peu les régions situées entre les fleuves Comoé et Volta. Alors que certains groupes s’installaient à la limite de la savane et de la forêt, au moment de la découverte portugaise, d’autres s’établissaient le long de l’océan Atlantique. L’expansion du commerce nord-sud amena les Akans à s’organiser ; et au fil des siècles, ils constituèrent des états monarchiques reposant sur les traditions de leurs lointains ancêtres nubiens. Bono-Manssou et Gonja, au nord des territoires nouvellement conquis. Dinkiras, Akims, Akouamous et Ashantis, en zone forestière. Fantis, N’Zimas et Gans, sur la côte atlantique. » (P.102)


Après trois ans de recherches, l’auteure nous livre ici un récit à la fois historique et initiatique avec pour fil conducteur la légende de la Reine Abla Pokou (« L’enfant née pour essuyer les larmes de sa mère »), la nièce de Osséi Toutou, l’empereur tout-puissant du royaume Ashanti.


«Car à travers l’histoire de Pokou, non seulement je découvrais l’histoire du peuple Ashanti, un peuple guerrier à l’image des Zoulous, mais également l’histoire de ma propre famille qu’en quelque sorte, je me réappropriais. » (P.11, propos de l’auteure)


À mon humble avis :


Ce roman historique est extrêmement bien écrit. Le potentiel de la plume de Marie-Christine Boni réside à la fois dans sa capacité à nous faire remonter le cours du temps et celle de nous immerger totalement dans les us et coutumes du royaume Ashanti ! Le premier chapitre s’ouvre sur l’enfance d’Osséi Toutou, celui qui deviendra le plus grand et le plus puissant des empereurs Ashanti. Suivra son exil forcé en terre hostile, puis la rencontre de l'amour, enfin celle avec son destin.


« Les Ashantis ont un proverbe qui dit : « Entré dans la gueule du crocodile, je ne crains plus la mort… » (P.50)


Ce qui fait la différence :


Le style d’écriture est à la fois incisif et très coloré. Pour notre plus grand plaisir, les anecdotes y sont nombreuses.


« Quand deux couteaux se battent, c’est pas le poulet qui vient les séparer.» (P.34)


Ou encore :


« Comme dit le proverbe : « S’il fait semblant d’être mort, je ferai semblant de l’enterrer » ». (P.66)


Ce qui fait la différence dans cet ouvrage, c’est le fait de découvrir et d’apprendre énormément de traditions relatives à la culture Ashanti. J’y ai, par exemple, découvert l’existence de la caste des bourreaux, au service du roi :


«Tandis que les tambours continuaient à semer la terreur, en attendant que la nuit tombe, le Chef des Bourreaux se préparait. Il avait pris son bain rituel de purification – peint son visage en noir, blanc et rouge – et maintenant, il enfilait une sorte de housse brun foncé. Il passa autour de ses reins la ceinture où ses couteaux étaient fixés, glissa un doigt sur les lames pour vérifier qu’elles étaient parfaitement aiguisées, puis il ajusta sur son dos le sac en peau de buffle dans lequel il chargerait les cœurs et les têtes des sacrifiés. Prêt pour son macabre office, il sortit dans la nuit, accompagné par sa horde d’apprentis bourreaux. » (P.69 et P.70)


J’ai aussi appris que les rites de sépultures Ashanti étaient tout à fait comparables à ceux pratiqués dans l’Égypte Ancienne :


« Installée par terre et armée d’un couteau très fin, une femme toute de noir vêtue déchirait la paroi de l’abdomen pour en retirer les intestins. Sans paraître le moins du monde incommodée par l’odeur pestilentielle qui accompagna le grouillement des entrailles, elle les fit tremper dans un mélange savamment dosé de vin de palme et de sel, avant de les essuyer méticuleusement dans un linge immaculé. Sa tâche terminée, elle les remit en place, puis elle referma la plaie avec des fils d’or qu’elle suturait en points de croix réguliers. » (P.139-P.140)


Belle lecture à vous et bravo à l’auteure pour ce premier roman !


353 pages / Février 2019 / Autoédition


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