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LES GENS HEUREUX LISENT ET BOIVENT DU CAFÉ – Agnès MARTIN-LUGAND


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Les gens heureux lisent et boivent du café

Voilà un moment que je vois tourner la couverture de ce roman sur les sites et autres supports littéraires du web. L’ouvrage traitant d’une thématique relativement sombre, je n’étais pas certaine d’avoir envie d’y plonger. Mais, lorsque mon fils est revenu avec le weekend dernier et me l’a offert, je me suis dit que, finalement, le livre étant maintenant à la maison, il ne restait plus qu’à le découvrir.


Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve le titre très intrigant. Les gens heureux lisent (je vous l’accorde) et boivent du café (pas tous, certains préfèrent le thé) est un roman (relativement court) qui me laisse une drôle d’impression. D’un côté, la plume de l’auteure a su faire naître en moi de profondes émotions. D’un autre côté, l’histoire tourne un peu trop (à mon goût) au roman feel good.


Je vous en raconte un peu plus pour que vous puissiez vous faire votre propre impression.


Diane a 32 ans lorsque son mari Colin et sa fille de 5 ans, Clara, meurent subitement, percutés par un camion, la veille de leur départ en vacances. Lorsque Diane arrive à l’hôpital, sa fille est déjà décédée dans l’ambulance. Et Colin part dans ses bras, persuadé que leur enfant a survécu au crash. C’est incontestablement le passage le plus poignant du livre.


« — Mon amour, tout va bien aller, tu vas être courageuse pour notre fille…

Sa voix s’était brusquement éteinte, j’avais paniqué et relevé la tête. Il semblait tellement fatigué. Il avait puisé ses dernières forces pour moi, comme toujours. Je m’étais collé à lui pour l’embrasser ; il y avait répondu avec le peu de vie qu’il lui restait. » (P.16)


Depuis un an, la vie de Diane s’est arrêtée. Elle ne sort presque plus de chez elle. Elle ne travaille plus dans son café littéraire qui porte le nom de : Les Gens heureux lisent et boivent du café. Cristallisée dans la dépression et le deuil, elle a fait de leur appartement un sanctuaire à souvenirs. Seul Félix, son meilleur ami et associé, un excentrique qui la soutient depuis toujours, est encore autorisé à l’approcher. Il lui propose de prendre des vacances avec lui, de partir à l’étranger pour changer d’air, faire la fête et retrouver goût à la vie. Elle refuse, loue un cottage en Irlande et prend la fuite une semaine plus tard.


« J’entrouvris une paupière et me rapprochai. J’utilisai mon autre œil après avoir retiré mon doigt pour déchiffrer le nom. Le hasard avait choisi le plus petit village possible, l’écriture était à peine visible sur la carte. « Mulranny ». Je m’exilais à Mulranny. » (P.25)


Commence alors pour elle un voyage en solitaire, semé de doutes, de remises en question, de découragements, de gueule de bois et de nicotine, tout cela sur fond de décor irlandais, entre pluie et éclaircis. Il faudra du temps pour qu’elle finisse par créer des liens avec les gens, mais, doucement, elle découvrira un moyen de survivre à ce cataclysme, notamment grâce à Abby et Jack, l’adorable couple qui lui loue la maison, et à leur neveu, Edward…


Comme je le disais précédemment, mon avis de lecture reste mitigé en refermant Les Gens heureux lisent et boivent du café. J’y ai trouvé une plume très fluide, des échanges drôles entre Diane et son meilleur ami homosexuel, des instants poignants. Mais j’ai eu du mal avec l’image de la femme enfant, incapable de se prendre en main et qui est passée du domicile de ses parents à celui de l’homme qu’elle aime et qui disparait violemment. Et puis, il y a aussi certains clichés un peu trop récurrents à mon goût (café, alcool, cigarette, café, alcool, cigarette…). Mais, surtout, je pense que ce qu’il m’a dérangé c’est le manque de références à sa fille, Clara.


Dans cette balance entre résilience et renouveau, il manque quelque chose selon moi. Mais je vous laisse en juger par vous-même et vous invite à lire ce livre pour vous forger votre propre opinion sur Les Gens heureux lisent et boivent du café.


Nota Bene : Il existe une suite intitulée La vie est facile, ne t’inquiète pas.


192 pages / publié en septembre 2019 chez Pocket


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